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LA TOURMENTE GRECQUE
de Philippe Menut
sur la crise économique grecque qui sera suivi d’un débat
le mardi 9 juin 2015, à 19h00,
à la Maison de la Grèce,
9, rue Mesnil, 75116 Paris, M° Victor Hugo.
Le verre de l'amitié clôturera la soirée
M. VERGOPOULOS
écrivez, vous aussi, vos impressions, vos réflexions sur ce
sujet.
www.latourmentegrecque.org
Mardi, 9 juin 2015, la Communauté Hellénique de Paris et des
environs a décidé de présenter à ses membres, à la Maison de la
Grèce, le documentaire La Tourmente grecque, de Philippe Menut,
devant une salle comble et en présence du Consul de Grèce, M.
Iasson Kasselakis.
Mme Theodoridis a accueilli les spectateurs en précisant que
cette diffusion ne visait pas à des fins politiques mais
humanitaires. La situation critique de la Grèce fait que nous
autres, Grecs de la diaspora, sommes plus solidaires que jamais
de nos frères qui attendent le verdict des décideurs de
Bruxelles où se joue l'avenir imminent de notre pays. La Grèce,
exsangue après une crise financière qui se prolonge depuis plus
de cinq ans et menée au bord de la faillite attend, à tout
moment, soit la possibilité de s'en sortir, soit le risque de
s'abîmer dans le chaos, avec une éventuelle sortie de la zone
euro ou pire encore...
Pour nous, ça a été clair !
Il fallait réagir et la diffusion de ce documentaire a été notre
manière à nous d'alerter l'opinion et de clamer haut et fort
qu'à l'origine de la création de l'Union Européenne, les rêves des citoyens ne
caressaient pas ceux des financiers obscurs qui régissent les
banques centrales et autres organismes qui décident de notre
vertu politique ou de son absence! L'Europe que nous avons
aujourd'hui n'est pas celle dont nous avons rêvé car l'être
humain a cessé désormais d' y être prioritaire.
La Tourmente grecque
:
un documentaire lanceur d'alerte.
A l’origine
du projet, après
trente ans de carrière en tant que journaliste grand reporter à
France 2 Paris et France 3 Montpellier, Philippe Menut,
reconverti en journaliste indépendant, s’est lancé en toute
liberté dans ce tournage, avec l’appui de nombreux amis grecs.
Il s’est rendu plusieurs fois en Grèce de 2012 à 2014. Il y
était, d’après nos informations, pendant la deuxième quinzaine
d’avril 2015.
Le film,
100% indépendant dans son financement et dans son contenu, est
porté par une association loi 1901,
Les Films du Mouvement.
Nous aurions,
bien sûr, souhaité une projection-débat en présence de son
réalisateur mais, au même horaire et le même jour, Philippe
Menut présentait –manque de chance pour nous ! - son film à
Montpellier. Néanmoins, nous n’avons pas « perdu au change »
puisque, Kostas Vergopoulos, économiste de renom, a accepté
d’être présent à la soirée pour discuter avec le public et
répondre à nos nombreuses questions.
LA TOURMENTE GRECQUE
(70′) est un film engagé et très documenté, un gros plan à la
fois humain et économique sur les causes et les conséquences de
la crise grecque. Le spectateur se trouve immergé dans la Grèce
dévastée par la crise et déboussolée par le rôle, parfois
trouble, de Bruxelles, pendant que le film laisse la parole à
des salariés, militants, économistes, médecins, ministres, à des
personnes jeunes et âgées, des chômeurs, des philosophes… qui
donnent leur éclairage sur la crise vécue de l’intérieur, et
témoignent de la résistance et de la solidarité du peuple grec.
Par une enquête et une analyse précises et claires sur les
mécanismes de l’austérité et de la dette publique, le film ouvre
le débat sur l’avenir de l’Europe et d’une zone euro en
questionnement et en crise.
« La
Grèce est un laboratoire pour tester sur un petit pays (11
millions d’habitants) une politique effroyable au nom d’une
dette artificiellement gonflée. Depuis le début des réformes,
prétendues réponses à la crise, le chômage est passé de 10 à 28%
et la dette a grimpé de 50 %! Et ces politiques continuent. »
(Philippe Menut)
« Je n’avais pas, lors de mes premiers tournages, prévu
de parler de l’importance du capitalisme financiarisé, pas plus
que de l’Union Européenne. J’y ai été naturellement porté par
mes investigations, mes interlocuteurs. Le film ouvre un débat
sur l’Union Economique et Monétaire, la zone euro. »
(Philippe Menut)
Et le
réalisateur de conclure :
« Je n’ai pas fait un film pour expliquer ce que je
savais, j’ai compris ce qu’il en est de la crise grecque en
tournant le film. » (Philippe Menut)
Le
documentaire pose, évidemment, quelques/pas mal de questions
qui fâchent : par exemple, pourquoi les Grecs sont-ils souvent
présentés comme des fraudeurs alors que les salariés paient plus
d’impôts que les Français ? Pourquoi toute perspective
d’annulation de la dette est-elle taboue alors que l’Allemagne a
obtenu en 1953 la quasi annulation de la sienne ? A qui l’argent
des « plans de sauvetage » de la Grèce a-t-il bénéficié ?
Cette
projection a été l’occasion pour nous d’engager le débat sur la
situation que connaît, non seulement la Grèce, mais aussi les
différents pays d’Europe, du rôle des institutions européennes,
comme des issues sociales et politiques face au nouvel ordre
néolibéral.
Le film a été
projeté plus d’une soixantaine peut-être même centaine de fois.
Il a été soutenu par diverses organisations, notamment Attac,
Les Amis du Monde diplomatique, CADTM, et CAC, La Ligue des
Droits de l’Homme, ACRIMED, Osez Le Féminisme, La CGT,
Solidaires, La FSU, Ensemble-FdG, PCF, Parti de Gauche, EE-les
Verts, Nouvelle Donne, NPA (liste ouverte).
Il a été
projeté à Athènes, au Québec et aussi à Berlin. Plus récemment à
Paris et en région parisienne.
De
l’avis général, il s’agit d’un documentaire plus qu’intéressant
qui fournit un éclairage “ingénu” mais extrêmement réaliste sur
la situation dramatique du pays qu’on a l’habitude de qualifier
de « berceau de la démocratie ».
Dans
cette entreprise, il est utile de rappeler que l’équipe du film
est constituée d’économistes, de
journalistes, de monteurs, de réalisateurs, d’enseignants, de
traducteurs, de militants et d’amis qui ont contribué à sa
réalisation finale par leur travail dévoué et leurs précieux
avis.
Après la projection, la soirée s’est prolongée dans un dialogue
passionnant et passionné entre les spectateurs et Kostas
Vergopoulos qui nous a éclairés sur plusieurs facettes de cette
histoire. Retenons ici, seulement que, nous Grecs, affrontons,
face au reste de l’Europe, la situation que Shakespeare dépeint
dans Le marchand de Venise où Shylock, prêteur sur
gages âpre et aigri répète sans cesse à Antonio, son débiteur :
« …Je veux avoir mon dû ; je ne veux pas t’entendre ; je veux
mon dû ; je ne veux rien entendre… »
Aussi que, dans la logique de la dette qui pèse sur ce pays, il
y a quelque chose qui ne va pas, comme cette politique
d’austérité excessive, avec des propositions/solutions « de
boucher », profondément erronée – chiffres à l’appui – où la
dette devient prétexte pour s’approprier les richesses d’un pays
en situation d’étranglement.
Qu’il soit ici chaleureusement remercié de nous avoir accordé
généreusement son temps et son savoir et de nous avoir ainsi
permis de dépasser la tentation des réactions épidermiques et
d’aller au-delà de la surface de cette longue épreuve que vit
tout un peuple en Grèce.
Suite à
la diffusion et la discussion avec le public, nous avons
poursuivi nos échanges – plutôt animés mais toujours très
amicaux ! – autour d’un verre.
M.R. |
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