Vivre la Grèce en exile.

Ulysse Guttmann-Faure

 
 
     

Communauté Hellénique
de Paris et des Environs

Tel : 01 47 04 67 89

 

Ελληνική Κοινότητα
Παρισιού και Περιχώρων

Τηλ : 00 331 47 04 67 89

 


 

La Communauté Hellénique de Paris et des environs

 

 

 

 

 

Chers Amis,
J’ai le plaisir de vous présenter aujourd’hui Ulysse Guttmann-Faure.

Malgré un prénom prometteur, Ulysse n’a aucune origine grecque. Mais ils’avère que son prénom est, en l’occurrence, prémonitoire.

Ce jeune homme d’à peine 18 ans a réalisé, à l’âge de 17 ans, un reportage photographique dans les camps de migrants à Chios et à Lesbos. Ce sont ces photos que présente cette exposition. C’est en cela qu’il trouve pleinement sa place ici, à la Maison de la Grèce.

Vu le sujet, ce ne sont pas des photos artistiques, dans le sillage de son mentor,
j’emploie ce mot par allusion à un autre personnage de l'Odyssée, d'ailleurs ; j’ai nommé le journaliste Fabien Perrier, correspondant de presse à Athènes, de deux fois et demie son aîné, il a 42 ans. Non, les seuls cadrages qu’Ulysse a dû observer, c’était pour respecter le droit à l’image, selon le souhait ou le statut des personnes, et surtout quand il s’agit d’enfants ou plus globalement de mineurs, ce qui lui imposait notamment d’éviter de les rendre toujours identifiables et donc de s’abstenir assez largement du portrait.

L’originalité du projet consistait à saisir les conditions de vie ou plutôt des situations de vie de ces jeunes migrants, à travers l’œil d’un jeune homme, lui aussi, à même hauteur, dans cette proximité distanciée qui signe d’un oxymore le paradoxe de tout bon reportage. Les objets, les activités, le cadre de vie, forment un ensemble qui permet d’approcher le quotidien de cette population également composée de mineurs, souvent de mineurs isolés, selon l’expression reçue, c’est-à-dire non accompagnés.– Population parquée et quelque peu oubliée aux confins de l’Europe, après moult pérégrinations et péripéties, la plupart du temps terribles et traumatisantes, dont rien ne laisse paraître aujourd’hui toute l’ampleur mais que la situation de ces migrants échoués sur les côtes lointaines d’îles voisines de la Turquie fait, tout de même, deviner, avec pudeur, sous le doux mensonge des ciels lumineux et des mers limpides. En ranimant l’espoir, comme la mer, tout autour, « toujours recommencée », selon le mot de Paul Valéry.

Certains d’entre nous, dont je suis, qui venons de familles qui ont connu l’exode d’Asie mineure, après 1922, sommes particulièrement sensibles aux duretés de cet exil contemporain qui doit tout, lui aussi, à des tragédies de masse.

Ulysse Guttmann-Faure vient d’entamer des études de droit ; l’exposition que vous voyez est parrainée par l’Association des Droits de l’Homme de la Sorbonne, l’Université de Paris I Panthéon Sorbonne, l’École Pratique des Hautes Études, le Bureau de presse de l’Ambassade de Grèce et notre modeste Communauté hellénique. Il nous revenait de faire une place ici à la Maison de la Grèce à ces épreuves photographiques qui témoignent d’épreuves humaines et qui donnent « des preuves » de respect et de solidarité à des êtres fragiles que nous devons, quant à nous, regarder dans les yeux pour mériter le même nom qu’eux : celui d’homme.

Merci, cher public, d’être là et merci, cher Ulysse, d’avoir fait ce long voyage.

Marie Roblin

 

 

   


 

 

                                                                                                                                                    

 

 

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