Entre Grande Idée
et statu quo
Les Grecs d’Istanbul traversent la Première Guerre mondiale

 
 
     

Communauté Hellénique
de Paris et des Environs

Tel : 01 47 04 67 89

 

Ελληνική Κοινότητα
Παρισιού και Περιχώρων

Τηλ : 00 331 47 04 67 89

 


 

La Communauté Hellénique de Paris et des environs

 

     

 

 

Invitation
à la Conférence (en français)
de Méropi Anastassiadou
 


La Communauté Hellénique de Paris et des environs
et
Le Bureau de Diplomatie Publique de l'Ambassade de Grèce
sont heureux de vous inviter à la conférence de

Méropi Anastassiadou-Dumont
de l'INALCO

Entre Grande Idée et statu quo
les Grecs d’Istanbul traversent la Première Guerre mondiale

Mardi 1er octobre 2019, à 19 heures,
Maison de la Grèce, 9, rue Mesnil, 75116 Paris

cocktail

 

Problèmes sanitaires, faim, paupérisation, mortalité élevée : c’est le lot commun et quotidien de l’ensemble de la société stambouliote qui a tant souffert pendant la Première Guerre mondiale.

A côté d’un environnement matériel de plus en plus dégradé, les Grecs ont à faire face à un afflux ininterrompu de réfugiés, qui fuient spontanément les zones des hostilités ou arrivent dans le cadre de déportations organisées par les autorités ottomanes. Comme tous les autres non musulmans, ils sont, depuis 1908, redevables d’un service militaire obligatoire.

En ces temps troublés, la population grecque orthodoxe de la ville croît considérablement. Après l’Armistice de Moudros (30 octobre 1918) qui scelle la victoire de l’Entente et marque le début de l’occupation d’Istanbul par les Alliés, le scénario d’un « retour en arrière » n’a plus le goût de l’utopie. Désormais, tous les espoirs sont permis. L’Histoire peut être rectifiée. Istanbul peut rejoindre le giron grec et redevenir

Constantinople. La réalisation la plus ambitieuse de la Grande Idée est à portée de la main.
Dans quelle mesure, cette attente, que l’historiographie attribue surtout aux élites, a-t-elle été partagée par les « gens ordinaires » ? Qu’attendaient de l’après-guerre les réfugiés, les veuves, les orphelins, les déserteurs ?
Les archives des paroisses grecques orthodoxes d’Istanbul ainsi que celles du Patriarcat œcuménique esquissent quelques débuts de réponse.

Méropi Anastassiadou-Dumont est professeure d’histoire contemporaine à l’INALCO. L’essentiel de ses recherches porte sur les sociétés urbaines de l’Est méditerranéen (Empire ottoman, Grèce, Turquie) aux XIXe-XXIe siècles. Parmi ses publications : Les Grecs d’Istanbul au XIXe siècle. Histoire socioculturelle de la communauté de Péra, Leiden-Boston, E. J. Brill, 2012, 422 p. ; (avec Paul Dumont) Les Grecs d’Istanbul et le patriarcat œcuménique au seuil du XXIe siècle. Une communauté en quête d’avenir, Paris, Cerf, 2011, 320 p.
 

« Entre Grande Idée et statu quo
Les Grecs d’Istanbul
traversent la Première Guerre mondiale »


Conférence de Méropi Anastassiadou-Dumont
Professeur à l'INALCO
à la Maison de la Grèce, mardi 1er octobre 2019
 

 

Mardi 1er octobre 2019, la Communauté hellénique de Paris et des environs a inauguré un nouveau cycle de ses activités, en accueillant, à la Maison de la Grèce – avec le Bureau de Diplomatie Publique de l’Ambassade de Grèce – Méropi Anastassiadou-Dumont, professeur à l’INALCO, à l’Université de Genève et directrice adjointe du CERMOM.

M. A. a consacré ses travaux à l’étude des sociétés urbaines de la Méditerranée orientale, (Empire ottoman, Grèce, Turquie) au cours des XIXe et XXe siècles. Elle a étudié l’histoire des institutions et du droit, le changement urbain et social dans les villes ottomanes au XIXe siècle, les gens ordinaires, les nouvelles élites, la connivence des cultures et le vivre ensemble face à l’émergence des nationalismes.

Deux titres, parmi ses nombreuses publications, deux ouvrages qui, sous l’angle plus large de leur sujet, apportent un éclairage complémentaire au thème qui a fait l’objet de sa conférence :






 

Entre Grande Idée et statu quo
Les Grecs d’Istanbul traversent la Première Guerre mondiale

 

Sont,

Méropi Anastassiadou, Les Grecs d'Istanbul au XIXe siècle. Histoire socioculturelle de la communauté de Péra, Leiden-Boston, 2012, E. J. Brill ;

Méropi Anastassiadou, Paul Dumont, Les Grecs d'Istanbul et le patriarcat œcuménique au seuil du XXIe siècle, Une communauté en quête d'avenir, Paris, 2011, Le Cerf.

Nous avons eu un aperçu du travail scientifique de Méropi Anastassiadou sur la communauté orthodoxe d'Istanbul, grâce à l’étude des archives paroissiales, principalement celles, très importantes, de Péra : on a d’abord suivi cette communauté au 19e siècle, avec les bouleversements du nouveau départ des années 1830, les Néo-phanariotes, la guerre de Crimée et ses conséquences, enfin la charte appelée "Règlements généraux", les années prospères et le rôle de l'Église dans la vie des orthodoxes, comme la crise économique des années 1870. Mais aussi et surtout pendant les années de la première Guerre Mondiale et ce qui s’ensuivra avec la guerre gréco-turque qui verra la Grande Idée se conclure par la Catastrophe et l’exil de 1922.

Quand la Première Guerre mondiale se déclenche, les Grecs et les Turcs sont déjà dans deux camps hostiles. Leurs sympathies (tout comme celles des Arméniens) allant parfois à la cause de l'Entente, le gouvernement des Jeunes-Turcs met en place, à partir de 1915, une politique génocidaire contre les minorités de l'Empire ottoman. Problèmes sanitaires, faim, paupérisation, mortalité élevée, les Grecs ont à faire face à un afflux ininterrompu de réfugiés, qui fuient spontanément les zones des hostilités ou arrivent dans le cadre de déportations organisées par les autorités ottomanes. C’est le lot commun et quotidien de l’ensemble de la société stambouliote qui souffre pendant cette guerre. Comme tous les autres non musulmans, les Grecs aussi sont, depuis 1908, redevables d’un service militaire obligatoire. Mais comme la question de confiance se pose, c’est un service militaire à conditions particulières et les désertions se multiplient, même parmi les musulmans.

Le problème essentiel des Grecs ainsi que des Arméniens et des Juifs est celui d’assurer et de conserver les biens immobiliers des fondations pieuses, les vakιfs. Celles-ci forment les piliers des institutions minoritaires, à la fois du point de vue religieux et symbolique que financier.
Après le 19e siècle, période de prospérité de la communauté (guerre de Crimée grandes fortunes bâtiments etc), pendant les temps troublés de la première guerre mondiale – période très mouvementée – Istanbul devient une plateforme d’échange de populations. La communauté grecque, change constamment de visage : après s’être élargie par nombre de gens cherchant du travail dans la grande ville et nombre de malheureux déracinés et déportés, elle « se rétrécit » car les intellectuels et les grosses fortunes migrent vers Athènes…

Ce ne sont-là que quelques uns des aspects du sujet que Méropi Anastassiadou a développés avec clarté et une érudition indéfectible. Nous l’en remercions de tout cœur.
Les nombreuses questions du public, passionné par le sujet, se sont poursuivies longtemps après, autour du verre de l’amitié qui s’en est suivi.


Marie Roblin

 

 


 

 

                                                                                                                                                    

 

 

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