BRISAC Anne-Laure

 
 
     

Communauté Hellénique
de Paris et des Environs

Tel : 01 47 04 67 89

 

Ελληνική Κοινότητα
Παρισιού και Περιχώρων

Τηλ : 00 331 47 04 67 89

 

 


La Communauté Hellénique de Paris et des environs

 

Invitation

 

à la conférence
d'Anne-Laure Brisac-Chraïbi,
conservatrice à la BNF à Paris

Lundi 15 mai 2023 à 19 heures,

 

Dans le cadre des célébrations du centenaire de l'hellénisme organisé à Paris,

 

la Communauté Hellénique de Paris et de ses environs

a l'honneur de vous inviter à la conférence 

 

d'Anne-Laure Brisac-Chraïbi,

conservatrice à la BnF à Paris,

"Une présentation de la feuille d'information 

Athènes-Presse libre et de la revue Poreia, 

paraissant à Paris pendant la période de la dictature des colonels en Grèce".

 

Lundi 15 mai 2023 à 19 heures,

Maison de la Grèce, 9, rue Mesnil, 75116 Paris 

Anne-Laure Brisac-Chraïbi, professeur de Lettres classiques, éditrice et traductrice, conservatrice en chef à la Bnf, chargée des collections de littérature grecque moderne -entre autres-, présentera l'essentiel qu'elle a récolté dans deux des publications qui paraissaient en France, pendant la période de la Junte en Grèce (1967-1974), respectivement en grec et dans les deux langues : Poreia ( La Marche ) et Athènes-Presse libre .

Compte tenu de l'influence décisive des médias sur l'opinion publique française et la société de l'époque et de l'impact d'une plus grande diffusion des idées de résistance contre la dictature, les révélations de ces contenus “de lutte” , par A-L. Brisac, seront impatiemment attendues !

 

Présentation sous pdf à télécharger de
Athènes Presse Libre
et Poreia (Πορεία)

 
     

 

 

 

Présentation de Mme Roblin Marie

Bonsoir et bienvenue, chère A.-L. Brisac-Chraïbi. Bonsoir et bienvenue, Chers Amis Invités !

Merci d’être fidèles à nos rendez-vous.

Vous savez, d’ores et déjà, que l'événement de ce soir s'inscrit dans le cadre des manifestations commémorant le centenaire de l’hellénisme à Paris dans sa forme organisée, ce qui ne peut que nous rendre heureux et fiers !

Il y a beaucoup de choses à dire à propos de notre invitée d’honneur de ce soir… mais, comme le temps nous est compté, je me contenterai, à contrecœur, de me limiter à l’essentiel – et même à une petite partie de l’essentiel –, pour vous la présenter et « survoler » ce qui sera – je crois– le fil conducteur de son discours.

Qui est A.L. Br. ?

Pour accomplir sa formation, elle a obtenu :

Un DEA en lettres-histoire, art et lettres classiques à l’ENS Saint-Cloud, suivi d’une agrégation de grammaire au même établissement et d’un DEA en lettres et arts à l’Université Paris-Nanterre.

Elle parle anglais et grec.

 

Initialement professeur de lettres classiques dans le secondaire et en classes préparatoires, elle est éditrice depuis plus de 10 ans, ayant fondé les Éditions Signes et balises, et Responsable éditoriale à Institut national d'histoire de l'art, depuis 2005.

Depuis 2018, elle est aussi chargée de collection (grec moderne), conservatrice en chef à la Bibliothèque nationale de France.

Elle est donc la personne toute indiquée pour nous révéler l’histoire et le rôle des deux titres particuliers qui nous occuperont ce soir.

La fin de la décennie 1960 et les premières années de 1970 qui ont vu surgir et s’installer– après le coup d’État du 21 avril 1967– la dictature des colonels, se déroule dans un climat très intéressant du point de vue intellectuel pour la Grèce. Avant le coup d’État, la presse française reflétait une image positive de la Grèce, si on se penche sur ce qu’on lit dans le quotidien La Croix, fin décembre 1965. (…que la Grèce est « un pays en mouvement perpétuel qui imprime partout les traces de sa civilisation et de son génie ». Ses visiteurs la connaissent avant même de s’y rendre ».

C’est dans cette ambiance que se situe la genèse de deux périodiques, Athènes, Presse- libre et Poreia, deux publications paraissant en France (à Paris), et dont nous allons bientôt tout savoir, grâce au travail de dépouillement que A-L Brisac a effectué ; et qui vise à interroger la présence grecque active en France et à Paris, essentiellement, durant les années 1967-1974, à travers les rapports de l’époque et tout ce qui s’écrivait à propos des activités des réfugiés politiques hellènes, souvent documentées par eux-mêmes, recevant tantôt le soutien, tantôt la désapprobation des autorités françaises. Je suppose que les positions officielles de la Junte et la manière dont elles furent diffusées en France y sont aussi examinées.

Il y eut deux autres publications, en cette période, d’inspiration similaire, poursuivant les mêmes objectifs et s’adressant aux mêmes publics : L’autre Grèce et Exode. Anne-Laure Brisac ne les a pas encore « explorées », mais leur moment viendra, sans doute.

Cela a commencé, je pense, comme une situation bouleversée par l’actualité, sachant qu’à la suite de l’instauration de la junte à Athènes, une vague d’opposants grecs, exilés volontaires ou non, a déferlé sur Paris. La capitale française offrait alors des conditions très propices à la résistance qui commençait à se manifester en Grèce. Des personnalités emblématiques, au sens fort et non galvaudé, comme Mikis Théodorakis, Mélina Mercouri, Andréas Papandréou ou Constantin Caramanlis avaient déjà vécu auparavant à Paris, tout comme beaucoup d’autres tels que Périklis Korovessis, Évi Démiri ou Richard Soméritis qui, pour être moins internationalement connus, n’en étaient pas moins pourvus de prestige et d’influence.

Pour nous, ou la plupart d’entre nous, peut-être – que les érudits nous pardonnent ! – les noms de Poreia ou d’Athènes, Presse- libre n’évoquent pas grand-chose, vaguement des titres en rapport avec la Grèce… En fait, de quoi pouvait-il bien s’agir ?

Poreia (en grec: Πορεία, donc “mouvement”, "progrès", marche) était une revue politique et culturelle publiée par des exilés grecs (à Paris) pendant la période de la dictature militaire en Grèce, de 1967 à 1974, donc ; c’est un magazine en grec qui se concentre sur la culture, l'art, la musique et la littérature en Grèce. Il est apprécié pour son contenu de haute qualité et sa présentation esthétique. Cette publication trimestrielle est également connue pour sa critique ouverte du régime militaire et pour son soutien aux mouvements démocratiques en Grèce. Elle paraît de manière régulière de 1969 à 1974.

Athènes Presse- libre était une sorte de bulletin d’information, d’analyses et de documents sur la Grèce, publié également par des exilés grecs à Paris, pendant la même période, et dirigé par les journalistes Stratis et Richard Soméritis. Il était bien sûr connu pour son opposition au régime militaire et pour son soutien aux mouvements de résistance en Grèce. Il couvre l'actualité politique, économique et culturelle en Grèce. Il se distingue par son approche critique et indépendante du gouvernement et des médias traditionnels.  Ce « bulletin hebdomadaire d'information » ronéotypé aurait été à participation grecque, française et belge (je mets cela au conditionnel ; notre conférencière nous apportera sans doute des précisions sur ce plan). Bref, cette feuille d’actualité a été publiée pour la première fois en 1967. Notons qu’il s’agit de la seule publication qui continua à paraître sans interruption jusqu'en 1974, c’est-à-dire jusqu’à la fin de la dictature.

Et cela, bien que des journaux comme Combat, L’Humanité, Le Populaire et surtout Le Monde, et des revues françaises prestigieuses, telles que Les Temps Modernes avec Sartre, Le Nouvel Observateur, L'Express, Le Monde Diplomatique et La Quinzaine littéraire rapportent dans leurs articles, la situation de répression politique, en Grèce, les abus et violations commis par les autorités, auxquels répondaient les manifestations et soulèvements sur place, en vue de la restauration d’un régime démocratique.

Les deux publications, face à la presse officielle du pays, sont considérées comme des voix alternatives et indépendantes. Elles offrent, dans le paysage médiatique grec, une perspective différente et naturellement beaucoup plus ouvertement critique à l’égard des événements et des tendances qui concernent la Grèce.

Elles ont été importantes pour les Grecs qui avaient fui la dictature et s’étaient réfugiés à l'étranger, en leur permettant de rester en contact avec leur pays tout en continuant à se battre, malheureusement de loin, pour le rétablissement de la démocratie en Grèce. Avec des formes de lutte fort variées et souvent assez imaginatives contre le régime grec : ce furent des points de rencontre pour les organisations estudiantines grecques ; elles ont rendu compte des nombreuses manifestations politiques, culturelles et artistiques organisées en soutien à la lutte, on dirait aujourd’hui : aux luttes (le singulier ne suffit plus !) avec, aussi, un écho des oppositions et des révoltes libres émanant des Grecs de Grèce.

Elles ont, peut-être, aussi, mobilisé des réseaux grecs et français d’hommes politiques, d’artistes et de scientifiques, les incitant à s’engager en faveur de la chute de la dictature en Grèce.

 

En conclusion, par ses médias et leur rayonnement à l’international, la France fut un haut lieu de la résistance contre le régime des colonels. Les actions de celle-ci y furent fortement relayées dans l’opinion publique qui se mobilisa largement aux côtés des opposants politiques en exil et des hautes figures qui les représentaient, y compris comme personnalités du monde culturel et intellectuel, si bien que la société française servit de caisse de résonnance à un combat qui dépassait le cadre d’un petit pays aux confins de notre continent. La Grèce blessée au flanc de l’Europe porte un poids symbolique bien plus considérable que ce à quoi la réduiraient l’étendue de son territoire ou la masse de sa population. Bref, tous les contextes douloureux que nous allons évoquer vibrent encore dans la mémoire collective. C’est pourquoi, chère A.-L. Brisac-Chraïbi, nous allons prêter une attention très sensible au panorama que vous allez avoir l’amabilité de dresser pour nous. Nous vous en remercions d’avance. Nous sommes tout ouïe.

MR


 

 

 

FIN ICI. Il me faut un mot pour faire une conclusion et dire qu’on sera tout ouïe pour suivre le développement du sujet avec le pourquoi, l’intérêt et ce qu’elle y a découvert. Il n’est pas interdit de couper…

 

ronéotypée et bilingue intitulée Athènes-Presse libre (fig. 6) fut suivie de près. Il s’agit de la seule publication qui continua à paraître sans interruption. Dirigée par les journalistes Stratis et Richard Soméritis, elle était subventionnée par des collectes menées dans les pays scandinaves.

 

 

 

Les formes que prit leur lutte contre le régime grec sont fort variées. Paris devint le lieu où se constituèrent plusieurs mouvements de résistance mais aussi un espace de rencontres pour les organisations estudiantines grecques qui s’activaient à l’étranger. De nombreuses manifestations à caractère politique et artistique s’y tinrent, de nombreuses publications d’opposition à la dictature y virent le jour. Paris fut par ailleurs la ville où se déployèrent pour les opposants grecs des réseaux d’évasion et d’accueil.

 

Par l’étude des riches sources archivistiques conservées par les Archives générales de l’État hellénique, il s’avère possible de déceler la présence des Grecs en France, et plus particulièrement à Paris, en suivant leur action mais aussi les positions officielles exprimées par le régime des colonels.

pour atteindre un public plus large en dehors de la communauté grecque. Cependant, la langue principale de ces journaux était le grec.

ADIEU ET MERCI À " ATHÈNES PRESSE LIBRE " 22 août 1974 (périodique hebdomadaire

 


 

 


 

 


 

 

                                                                                                                                                    

 

 

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